Parasites du cannabis : un aperçu des problématiques agricoles associées

Parasites du cannabis : un aperçu des problématiques agricoles associées | Just Bob

Publié le: 23/07/2025

L’interaction entre la plante de cannabis et ses antagonistes biologiques ouvre des perspectives dans lesquelles la lutte biologique et les pratiques préventives deviennent des stratégies indispensables

Le chanvre, Cannabis Sativa L., fait aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt scientifique, en particulier lorsqu’il s’agit d’inflorescences de haute qualité (fleur CBD) et de variétés à faible teneur en THC, utilisées dans le domaine pharmaceutique pour la production de remèdes à utiliser sous contrôle médical strict.

Derrière cette plante polyvalente se cache une réalité agronomique complexe, avec des défis comparables à ceux d’autres cultures à forte valeur ajoutée. La gestion des parasites et des maladies est l’une des principales préoccupations des agriculteurs qui souhaitent obtenir un produit final sûr, pur et de haute qualité (bien sûr, là où la culture du cannabis est autorisée par la loi). Aborder ce sujet avec une approche scientifique et objective peut nous aider à mieux comprendre cette plante fascinante aux propriétés médicaux intéressantes.

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Un écosystème complexe : la plante de chanvre et ses antagonistes

La plante de chanvre fait partie d’un écosystème complexe, constitué d’une myriade d’organismes qui interagissent entre eux. Pour connaître les vulnérabilités de la plante de cannabis aux parasites, il est essentiel d’analyser son « architecture » biologique, un système finement orchestré dans chacune de ses composantes végétatives.

À la base de tout se trouve le système racinaire, un réseau souterrain dense qui relie la plante au substrat et sert de principale voie d’absorption de l’eau et des nutriments. Le collet donne naissance à la tige principale, l’axe porteur qui se ramifie en tiges secondaires. Cette structure robuste est un système vasculaire sophistiqué qui, à travers le xylème et le phloème, transporte la sève brute et la sève élaborée, distribuant l’énergie dans toutes les parties de la plante. La structure végétative est complétée par les grandes feuilles palmées, principaux laboratoires de photosynthèse spécialisés dans la conversion de la lumière solaire en énergie chimique.

Le cœur de la production de métabolites secondaires réside toutefois dans les inflorescences femelles, des structures plus complexes et spécialisées. Il ne faut pas les imaginer comme une seule fleur, mais comme un ensemble de bractées et de calices d’où dépassent les pistils. Leur surface est densément recouverte de trichomes, de minuscules glandes résineuses qui agissent comme de véritables laboratoires biochimiques. C’est à l’intérieur de ces structures microscopiques que se produit la synthèse de centaines de composés, dont des cannabinoïdes tels que le CBD et des terpènes aromatiques. Ces substances, en plus de définir le profil chimique de la plante, constituent également une première barrière défensive fondamentale contre les herbivores, les agents pathogènes et le stress environnemental, démontrant ainsi le lien étroit entre métabolisme et survie.

Les organismes nuisibles, que nous appelons « parasites », sont les insectes, les acariens, les nématodes, les champignons, les bactéries et les virus. Chacun d’entre eux a développé des stratégies pour exploiter la plante, causant des dommages allant de légères imperfections esthétiques à la perte totale de la récolte : les dommages peuvent être directs, comme un insecte qui se nourrit des feuilles et réduit la photosynthèse, ou indirects, comme un puceron qui transmet des virus.

Pour l’agriculteur, la difficulté ne réside pas tant dans l’éradication, objectif irréaliste et même nuisible, que dans la gestion des populations de parasites afin qu’elles ne causent pas de dommages économiques, grâce à une approche intégrée qui privilégie la prévention et l’équilibre de l’écosystème agricole.

Les principaux parasites du cannabis et leur impact

Entrer dans le détail des menaces spécifiques qui pèsent sur le chanvre permet de saisir l’ampleur des défis et des difficultés pour l’agriculteur. La connaissance du cycle biologique et des modes d’attaque de chaque parasite est essentielle pour mettre en œuvre des stratégies de défense ciblées, fondamentales pour garantir la qualité des produits du cannabis, tels que le CBD destinés à un usage thérapeutique. Les problèmes se divisent en deux catégories : ceux causés par les arthropodes (insectes et acariens) et ceux causés par des agents pathogènes, principalement fongiques.

Parmi les parasites animaux, certains sont particulièrement répandus. La tétranyque rouge (Tetranychus urticae), un acarien polyphage presque invisible, prospère dans des conditions chaudes et sèches : se nourrissant du contenu cellulaire, il provoque des taches jaunes sur les feuilles qui, dans les cas graves, entraînent leur dessèchement et leur chute. Sa capacité de reproduction rapide et sa tendance à développer une résistance aux acaricides en font un adversaire redoutable.

Un autre groupe problématique est celui des pucerons (famille des Aphididae). Ces petits insectes se nourrissent de la sève, affaiblissant la plante et provoquant des déformations. Les dommages les plus importants sont souvent indirects : les pucerons excrètent en effet du « miellat », une substance sucrée qui favorise le développement de champignons saprophytes appelés « fumagine », qui entravent la photosynthèse. De plus, ils sont d’efficaces vecteurs de virus.

Enfin, les thrips (Thysanoptera), par leurs piqûres, laissent sur les feuilles des stries argentées caractéristiques et des points noirs (excréments), réduisant l’efficacité de la photosynthèse et compromettant l’esthétique des inflorescences, un facteur non négligeable.

Les agents pathogènes fongiques agissent de manière plus insidieuse et peuvent être dévastateurs, en particulier pendant la floraison. L’oïdium, ou mildiou (Podosphaera macularis), se manifeste par une patine blanchâtre et poudreuse sur les feuilles, empêchant la transpiration et la photosynthèse correctes et entraînant un dépérissement progressif. Encore plus redoutable est le botrytis, ou pourriture grise, causé par Botrytis cinerea. Ce pathogène s’attaque de préférence aux tissus denses et humides tels que les inflorescences compactes, se développant dans des conditions d’humidité élevée et de mauvaise ventilation : il peut détruire une récolte en quelques jours, transformant les sommités en une masse pourrie et inutilisable. La présence de botrytis annule la valeur commerciale du produit et le rend dangereux, car les spores peuvent être nocives si elles sont inhalées.

Tout aussi problématiques sont les maladies du système racinaire, telles que celles causées par Pythium ou Fusarium, qui attaquent les racines, compromettant l’absorption d’eau et de nutriments et entraînant un flétrissement rapide et la mort de la plante. La gestion de ces menaces est cruciale pour la sécurité et la qualité de tout produit à base de cannabis CBD.

Parasites du cannabis : image d'exemple | Just Bob

Parasites du cannabis : méthodes de contrôle et de prévention dans une perspective durable

Face à ces menaces, l’agriculture moderne s’est orientée vers des stratégies articulées et respectueuses de l’environnement. L’époque de la lutte chimique seule est révolue : la prévention est désormais le mot d’ordre, l’objectif étant de créer un système résilient dans lequel la plante se défend et les parasites sont contrôlés par des facteurs naturels.

La lutte biologique intégrée (IPM) est la norme de référence : il s’agit d’une approche qui combine différentes techniques afin de minimiser les risques pour la santé et l’environnement. Un autre pilier de l’agriculture durable moderne est l’utilisation d’antagonistes naturels. Par exemple, pour lutter contre les pucerons, on peut introduire des prédateurs tels que les coccinelles ou les syrphes. Contre l’araignée rouge, l’utilisation d’acariens prédateurs spécifiques tels que Phytoseiulus persimilis est efficace. La méthode connue sous le nom de lutte biologique inoculative nécessite une connaissance approfondie des cycles de vie des parasites et des prédateurs, mais elle offre d’excellents résultats durables, éliminant la nécessité d’utiliser des pesticides chimiques. L’approche intégrée comprend également une surveillance constante afin de détecter précocement les infestations et d’intervenir uniquement lorsque cela est nécessaire, avec les moyens les moins nocifs pour l’environnement.

La prévention par de bonnes pratiques agronomiques est la première ligne de défense. Une densité de plantation correcte peut garantir une bonne circulation de l’air, réduisant l’humidité et empêchant la prolifération de champignons tels que le botrytis et l’oïdium. La gestion de l’irrigation peut faire la différence, dans le bon comme dans le mauvais sens : éviter la stagnation de l’eau et irriguer à la base de la plante prévient les maladies foliaires et la pourriture des racines. La santé du sol est un autre aspect à prendre en compte : un sol vivant et riche en substances organiques rend les racines saines, ce qui rend la plante plus résistante aux agressions des parasites. La rotation des cultures, lorsque cela est possible, interrompt le cycle de vie des parasites et des maladies du sol. Enfin, la sélection de variétés génétiques résistantes à certaines pathologies est une stratégie préventive extrêmement efficace.

Le rôle des produits phytosanitaires naturels

Lorsque la prévention ne suffit pas, il est possible de recourir à des produits phytosanitaires d’origine naturelle, autorisés en agriculture biologique. L’huile de neem a une action insecticide et répulsive contre de nombreux insectes, tandis que le savon mou de potassium agit par contact contre les insectes à corps mou. Des extraits végétaux tels que celui de prêle, riche en silicium, peuvent renforcer les parois cellulaires des plantes, créant ainsi une barrière physique contre les champignons. Il existe également des micro-organismes bénéfiques, tels que le champignon Trichoderma, qui, inoculés dans le sol, entrent en compétition avec les agents pathogènes racinaires. L’utilisation de ces produits doit être judicieuse et basée sur un diagnostic correct afin de garantir leur efficacité et de préserver l’équilibre de l’écosystème, condition indispensable pour obtenir une plante de chanvre saine.

Le chanvre comme plante « piège » et ses alliances dans le sol

L’interaction entre le chanvre et son environnement est riche en nuances qui vont bien au-delà de la simple dynamique prédateur-proie, témoignant de la complexité biologique de cette plante et offrant des pistes pour une agriculture plus intelligente.

Le rôle du chanvre en association avec d’autres plantes et organismes est intéressant : son profil terpénique intense peut agir comme répulsif ou « plante piège » pour les parasites des cultures voisines, comme la pyrale du maïs. Pour utiliser une métaphore, sous la surface, le chanvre « forme des alliances » avec d’autres organismes. Ses racines peuvent entrer en symbiose avec des champignons mycorhiziens, un réseau fongique qui étend le système racinaire. En échange de sucres, les champignons parasites aident la plante à absorber l’eau et les nutriments, en particulier le phosphore, et augmentent sa tolérance au stress et sa résistance aux agents pathogènes racinaires. Cultiver en favorisant la symbiose avec d’autres éléments naturels signifie avoir des plantes plus fortes et plus saines.

Différences de sensibilité aux parasites entre les variétés de cannabis

Il existe une variabilité génétique considérable dans la sensibilité aux parasites. Certaines variétés (souvent de morphologie « sativa ») ont une structure plus ouverte et aérée, avec des inflorescences moins compactes, ce qui les rend moins sensibles à la moisissure grise (Botrytis cinerea) que les variétés à têtes denses (typiques des génétiques « indica »). Le profil terpénique joue également un rôle défensif : les terpènes tels que le limonène et le pinène ont des propriétés insecticides et fongicides. Dans les pays où la culture du cannabis light est autorisée, les agriculteurs et les sélectionneurs travaillent en permanence à la sélection de variétés qui combinent le profil cannabinoïde souhaité, comme une teneur élevée en CBD, et une plus grande résistance naturelle aux agressions.

Image évocatrice des parasites du cannabis | Just Bob

Le lien entre le stress causé par les parasites et la production de cannabinoïdes

Un domaine de recherche particulièrement intéressant concerne la réponse de la plante au stress biotique. La production de cannabinoïdes et de terpènes (les métabolites secondaires) est également une réponse dynamique à l’environnement. Ces molécules remplissent des fonctions écologiques de défense : il existe des preuves qu’une attaque modérée par certains parasites peut déclencher une surproduction de ces composés défensifs. Bien que le stress de la plante soit une pratique risquée qui peut compromettre la récolte, la compréhension de cette relation biologique ouvre de nouvelles perspectives sur l’interaction entre la génétique, l’environnement et la chimie de la plante.

La qualité du produit final comme synthèse d’une culture saine

Toutes les pratiques agronomiques convergent vers la qualité et la sécurité du produit final. Sur le marché du cannabis légal, où la pureté est une valeur essentielle, la gestion des parasites devient un pilier de la confiance entre le producteur et le consommateur.

Une culture infestée par des parasites comporte deux risques : la contamination directe du produit par des moisissures, des spores ou des insectes, et la contamination indirecte par une mauvaise utilisation des pesticides. C’est pourquoi les pratiques agricoles durables peuvent garantir, grâce à des analyses en laboratoire, l’absence de pesticides, de métaux lourds et de contaminants microbiologiques. La gestion phytosanitaire est une garantie de qualité.

Le secteur du chanvre légal, du moins dans certains pays, est en constante évolution. L’avenir verra une intégration toujours plus grande entre l’agriculture de précision et la durabilité. L’utilisation de capteurs, de drones pour la surveillance et la distribution d’agents biologiques, et la recherche génétique pour des variétés plus résistantes deviendront la norme. Dans les pays où la législation le permet, le marché poussera le secteur du chanvre légal vers des normes de transparence et de durabilité encore plus élevées, récompensant les producteurs qui investissent dans la qualité et la sécurité. L’agriculture biologique et biodynamique pourrait devenir la norme pour les produits haut de gamme.

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De la culture à la destination finale : un processus qui fait la différence (même dans la lutte contre les parasites du cannabis)

La gestion des parasites et des maladies du cannabis est l’une des principales préoccupations des agriculteurs. Face à ces menaces, la prévention devient le mot d’ordre, l’objectif étant de créer un système résilient dans lequel les parasites sont contrôlés.

La lutte biologique intégrée est la norme de référence, une approche intégrée qui combine différentes techniques et privilégie la prévention et l’équilibre de l’écosystème agricole. La prévention par de bonnes pratiques agronomiques est la première ligne de défense : une densité de plantation correcte, la gestion de l’irrigation et la santé du sol. Lorsque la prévention ne suffit pas, il est possible de recourir à des produits phytosanitaires d’origine naturelle.

Il existe une grande variabilité génétique dans la sensibilité aux parasites et la sélection de génétiques résistantes est une stratégie préventive extrêmement efficace. Toutes les pratiques agronomiques doivent viser à garantir la qualité et la sécurité du produit final afin qu’il soit sûr et pur : la pureté est une valeur essentielle pour le marché légal du cannabis CBD, où la recherche scientifique sur le potentiel thérapeutique de cette plante est la plus avancée.

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Parasites du cannabis : takeaways

  • La gestion des parasites et des maladies dans la culture du cannabis représente l’un des principaux défis pour les agriculteurs ; elle est fondamentale pour obtenir un produit final de haute qualité et sûr, en particulier pour les inflorescences destinées à un usage pharmaceutique ;
  • L’approche la plus efficace dans la lutte contre les parasites repose sur une stratégie intégrée qui privilégie la prévention et le maintien de l’équilibre de l’écosystème agricole ; cela inclut l’adoption de bonnes pratiques agronomiques et l’utilisation de solutions naturelles ;
  • La variabilité génétique de la plante offre des perspectives intéressantes pour le développement de variétés naturellement plus résistantes aux parasites ; la sélection de cultivars présentant des caractéristiques morphologiques ou des profils terpéniques spécifiques constitue une défense naturelle.

Parasites du cannabis : FAQ

Quels sont les principaux parasites qui affectent le cannabis ?

Parmi les parasites les plus courants, on trouve l’araignée rouge, les pucerons et les thrips, ainsi que des agents pathogènes fongiques tels que l’oïdium et le botrytis. Ces organismes peuvent gravement compromettre la santé de la plante et la qualité de la récolte.

Comment prévenir l’apparition de parasites dans la culture du cannabis ?

La prévention repose sur de bonnes pratiques agronomiques, telles que le contrôle de l’humidité, une densité de plantation adéquate, une bonne gestion de l’irrigation et la santé du sol. La sélection de variétés résistantes est une autre stratégie préventive efficace.

Qu’est-ce que la lutte biologique intégrée dans la culture du cannabis ?

La lutte biologique intégrée est une approche durable qui combine la surveillance, la prévention et l’utilisation d’antagonistes naturels, tels que des insectes prédateurs ou des micro-organismes bénéfiques, afin de contrôler les parasites sans recourir à des pesticides chimiques.