L’usage religieux du cannabis : un aperçu des pratiques anciennes et contemporaines

Usage religieux du cannabis | JustBob

Publié le: 24/06/2025

Un voyage millénaire entre spiritualité et botanique, à la découverte du lien entre l’homme et le chanvre

Bienvenue dans cet approfondissement de JustBob consacré à un sujet aussi fascinant que complexe : l’usage religieux du cannabis. Au fil des siècles et à travers les cultures les plus diverses, cette plante a pris des significations profondes, s’associant indissolublement à des pratiques spirituelles, des rituels mystiques et à la recherche d’une connexion avec le divin.

Loin d’être une découverte moderne, l’utilisation du cannabis dans des contextes sacrés remonte en effet à des temps très anciens, comme en témoignent des découvertes archéologiques et des textes millénaires.

Dans cet article, nous explorerons comment différentes croyances et traditions ont interprété et utilisé le cannabis, en cherchant à comprendre son rôle en tant qu’outil facilitant les expériences transcendantales et en tant que symbole de concepts spirituels. Ce voyage nous mènera de l’Asie ancienne aux Amériques, en passant par l’Afrique et l’Europe, dévoilant une mosaïque de croyances et de pratiques qui continuent d’évoluer encore aujourd’hui.

Préparez-vous à mettre de côté vos préjugés et à ouvrir votre esprit à une perspective différente sur une plante qui, pour beaucoup, a été et est encore considérée comme sacrée. Et qui sait, peut-être qu’à la fin de cette lecture, vous regarderez d’un œil nouveau les produits à base de cannabis sans THC, tels que les fleurs à collectionner ou les huiles d’aromathérapie, en appréciant non seulement leurs parfums uniques, mais aussi l’écho d’une histoire millénaire.

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Les racines anciennes : le cannabis dans les premières civilisations et dans le chamanisme

Les premières traces de l’usage rituel du cannabis remontent à plusieurs millénaires, notamment en Asie centrale et en Chine. Dès le néolithique, le chanvre était cultivé non seulement pour ses fibres et ses graines nutritives, mais aussi pour ses propriétés psychoactives, qui étaient exploitées dans des contextes cérémoniels.

Le chamanisme, l’une des plus anciennes formes de pratique spirituelle humaine, considérait le cannabis comme une « plante pont », capable d’ouvrir des canaux de communication avec le monde des esprits et les réalités ancestrales. Les chamans de différentes cultures, de l’Asie centrale à la Sibérie, inhalaient la fumée du cannabis brûlé pour induire des états de transe, faciliter la divination et entreprendre des voyages spirituels.

Des découvertes archéologiques, telles que des braseros contenant des traces de THC datant de 2500 ans et découverts dans la région chinoise de Jirzankal, confirment ces pratiques. Des traces de cannabis ont également été trouvées dans d’anciennes sépultures sibériennes, comme celles de la culture Pazyryk, ce qui suggère son utilisation dans des rituels funéraires ou pour soulager la souffrance, peut-être même avec une valeur spirituelle.

Ce lien primordial entre l’homme et le cannabis jette les bases pour comprendre son intégration ultérieure dans des systèmes religieux plus structurés. Ses capacités à altérer la perception et à induire l’introspection étaient considérées comme un moyen d’atteindre le sacré.

Usage rituel du cannabis au Néolithique | JustBob

La voie orientale : hindouisme, bouddhisme et taoïsme

Dans les grandes traditions spirituelles orientales, le cannabis a trouvé des interprétations et des utilisations diverses, mais souvent liées à la méditation et à l’illumination.

Dans le hindouisme, le cannabis, connu sous le nom de bhang, ganja ou charas, est associé depuis des millénaires au dieu Shiva. Shiva, le destructeur et le transformateur, est souvent représenté en train de consommer du cannabis, considéré comme une plante sacrée capable de favoriser la concentration méditative et l’expérience extatique. Des textes sacrés tels que l’Atharvaveda le mentionnent parmi les cinq plantes sacrées, libératrices de l’anxiété et porteuses de joie. Aujourd’hui encore, lors de fêtes telles que le Maha Shivaratri, le bhang est consommé rituellement.

Dans le bouddhisme, l’approche du cannabis est plus variée. Certaines écoles, comme le Theravada, ont tendance à l’interdire conformément au précepte d’abstinence de substances intoxicantes. Cependant, d’autres courants, comme le bouddhisme Mahayana et surtout le Vajrayana, font preuve d’une plus grande tolérance, admettant l’usage du cannabis s’il peut apporter des bienfaits au cheminement spirituel ou même aider à atteindre l’illumination. On raconte même que Bouddha lui-même se serait nourri de graines de chanvre pendant son ascèse.

Enfin, dans le taoïsme chinois, le cannabis était déjà utilisé en 570 avant J.-C. comme encens dans les rituels pour favoriser la vision intérieure, éliminer les désirs égoïstes et atteindre un état d’harmonie avec le Tao. La déesse taoïste Magu, connue sous le nom de « Fille du Chanvre », était associée à la longévité et à l’élixir de longue vie.

Ces exemples montrent comment le cannabis, en Orient, a souvent été considéré comme un outil d’élévation spirituelle, une aide à l’exploration de la conscience.

Le rastafarisme : la « ganja » comme sacrement

En parlant de l’usage religieux du cannabis, il est impossible de ne pas mentionner le rastafarisme. Né en Jamaïque dans les années 1930, ce mouvement religieux considère la « ganja » (terme d’origine indienne pour désigner le cannabis) comme un véritable sacrement.

Pour les rastafariens, le cannabis est « l’herbe de la sagesse », un cadeau de Jah (Dieu) qui poussait sur la tombe du roi Salomon et qui est identifié à l’Arbre de Vie mentionné dans la Bible.

Son utilisation est profondément ancrée dans les pratiques spirituelles, en particulier lors des cérémonies de « groundation » ou « reasoning », des réunions communautaires caractérisées par des prières, des chants nyabinghi, des discussions philosophiques et, bien sûr, l’usage rituel de la ganja.

Les rastafariens croient que fumer de la ganja aide à méditer, à atteindre une plus grande conscience spirituelle, à purifier le corps et l’esprit, et à faciliter une connexion directe avec le divin.

Il ne s’agit pas d’une utilisation récréative, mais d’une pratique imprégnée de significations bibliques et visant à l’élévation spirituelle et à la réflexion critique sur « Babylone », terme par lequel ils désignent le système oppressif occidental.

Il est intéressant de noter que certaines fleurs CBD, aujourd’hui appréciées pour leur valeur de collection, peuvent rappeler, par leur aspect et leur parfum, les variétés traditionnellement utilisées dans des contextes aussi chargés de spiritualité et de signification.

Spécificités rituelles : préparation, consécration et consommation cérémonielle

En approfondissant l’aspect cérémoniel, nous découvrons que le cannabis n’est pas simplement consommé, mais que sa préparation et son utilisation sont souvent codifiées par des règles rituelles précises.

Dans l’hindouisme, par exemple, la préparation du bhang – une boisson à base de feuilles et de fleurs de cannabis – est un processus méticuleux qui peut inclure la récitation de mantras et de prières, transformant la substance en un véritable prasad, une offrande consacrée à la divinité avant d’être distribuée aux fidèles.

Dans les cérémonies rastafari, l’utilisation du chalice (une sorte de pipe à eau) est également un acte communautaire et spirituel, souvent accompagné de prières et de discussions qui en rehaussent la signification.

Les chamans, quant à eux, pouvaient brûler le cannabis comme de l’encens sacré, en choisissant des parties spécifiques de la plante ou en la combinant avec d’autres herbes pour obtenir certains effets spirituels ou faciliter la communication avec l’au-delà.

Cette attention portée à la préparation et au contexte rituel souligne le caractère fondamental de l’intention et de la sacralisation de l’acte.

Aujourd’hui, bien que dans un contexte différent, l’intérêt pour la botanique du chanvre et la sélection de cannabis legal à collectionner, appréciées pour leurs qualités esthétiques et aromatiques spécifiques, fait en quelque sorte écho à cette ancienne attention portée à la plante, considérée comme un don de la nature à valoriser.

Traces dans les traditions abramites et dans d’autres cultures

Bien qu’il ne soit pas universellement accepté ou pratiqué, l’usage du cannabis ou de plantes apparentées dans des contextes spirituels se retrouve également sous forme de traces ou d’interprétations dans les traditions abramites.

Dans l’ancien judaïsme, des découvertes archéologiques récentes, telles que des traces de cannabis sur un autel d’un temple du VIIIe siècle avant J.-C. à Tel Arad en Israël, ont ouvert le débat sur l’inclusion possible du cannabis dans les rituels du temple. Certains chercheurs émettent l’hypothèse que le terme « kaneh bosm », mentionné dans l’Ancien Testament comme ingrédient de l’huile sacrée pour les onctions, pourrait faire référence au cannabis. Même si le judaïsme moderne a des positions différentes, certains courants reconnaissent son potentiel thérapeutique.

Dans le christianisme et l’islam, l’usage du cannabis n’est généralement pas envisagé, il est même souvent interdit en raison de ses propriétés enivrantes. Cependant, certaines branches mystiques, comme le soufisme dans l’islam, ont historiquement utilisé des substances psychoactives, y compris le cannabis, pour atteindre des états d’extase et de proximité avec Dieu.

En dehors des grandes religions, de nombreuses cultures indigènes et païennes ont intégré le cannabis dans leurs pratiques. Les anciens Scythes, guerriers nomades des steppes eurasiennes, l’utilisaient dans des cérémonies funéraires et des rituels de purification, en inhalant les fumées produites par des pierres brûlantes. Il existe également des hypothèses sur l’association du cannabis à la déesse nordique Freya dans le paganisme germanique.

Cette diffusion capillaire montre que la recherche d’outils permettant d’altérer la conscience à des fins spirituelles est une constante dans l’histoire de l’humanité.

Une Bible ouverte avec une feuille de cannabis posée sur ses pages, symbolisant l'usage sacré de la ganja dans la spiritualité rastafarienne | JustBob

Le cannabis dans les pratiques spirituelles contemporaines

Aujourd’hui, l’intérêt pour l’usage spirituel du cannabis connaît une sorte de renaissance, s’entremêlant avec de nouveaux courants de pensée et la redécouverte d’anciennes traditions.

Outre le rastafarisme, qui reste une foi vivante et pratiquée, de nouveaux mouvements et communautés émergent pour explorer le potentiel du cannabis en tant qu’enthéogène, c’est-à-dire une substance capable de « générer le divin à l’intérieur ».

Certaines églises et groupes spirituels contemporains, notamment en Amérique, revendiquent le droit d’utiliser le cannabis comme sacrement, en se basant sur le principe de la liberté religieuse.

Parallèlement, on assiste à un intérêt croissant pour les pratiques chamaniques et néo-chamaniques, où le cannabis, associé à d’autres plantes maîtresses, est utilisé pour l’exploration intérieure, la guérison et la connexion avec la nature.

Même en dehors des contextes strictement religieux, de nombreuses personnes s’intéressent au cannabis dans un but introspectif, l’utilisant pour la méditation, la créativité ou pour approfondir leur conscience spirituelle individuelle.

Dans ce contexte, les produits dérivés du chanvre léger, tels que les huiles essentielles ou les inflorescences de collection, peuvent également jouer un rôle, peut-être en contribuant à créer une atmosphère relaxante et contemplative grâce à l’aromathérapie, sans les effets psychoactifs marqués du cannabis traditionnel.

Considérations juridiques et importance du respect

Il est essentiel de souligner que, malgré la longue histoire de son utilisation religieuse, le cannabis reste une substance contrôlée dans de nombreuses régions du monde. Les lois relatives à sa possession, son utilisation et sa culture varient considérablement d’un pays à l’autre, et même son usage religieux ne bénéficie pas toujours d’une protection juridique.

En Europe, par exemple, la plupart des pays maintiennent une approche restrictive. C’est pourquoi, lorsqu’il est question de produits à base de chanvre, tels que ceux disponibles sur notre CBD shop, il est important de rappeler que leur vente n’est souvent autorisée que pour des usages spécifiques excluant la consommation humaine, tels que l’usage technique, la collection, la recherche, la décoration ou l’aromathérapie.

Il est essentiel d’aborder ce sujet en connaissant et en respectant la réglementation en vigueur dans votre pays. L’exploration de la signification spirituelle du cannabis ne doit jamais se traduire par une justification pour enfreindre la loi ou sous-estimer les implications juridiques et sanitaires.

La connaissance du passé et des différentes traditions culturelles peut enrichir notre compréhension, mais elle doit toujours être équilibrée par une attitude responsable dans le présent.

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Un lien ancestral en constante évolution

L’usage religieux du cannabis est un phénomène complexe et multiforme, qui traverse des millénaires d’histoire humaine et touche un large éventail de cultures et de croyances. Des pratiques chamaniques ancestrales aux grandes religions orientales, en passant par les mouvements spirituels contemporains, le cannabis a été considéré comme une plante sacrée, un outil de méditation, un vecteur d’expériences mystiques et un symbole de connexion avec le divin.

Bien que les interprétations et les pratiques spécifiques varient considérablement, un fil conducteur se dégage : la quête de l’homme pour transcender l’ordinaire et explorer des dimensions plus profondes de la conscience et de la spiritualité.

Aujourd’hui, alors que le débat sur le cannabis continue d’évoluer à l’échelle mondiale, il est important de se souvenir de cet héritage historique et culturel.

Même lorsque nous observons des produits modernes tels que les fleurs de CBD destinées à la collection ou les huiles d’aromathérapie, nous pouvons percevoir l’écho lointain de ces usages ancestraux, appréciant la plante non seulement pour ses caractéristiques botaniques, mais aussi pour son lien profond avec l’histoire spirituelle de l’humanité.

Usage religieux du cannabis : takeaways

  • Le cannabis a été utilisé dans des contextes religieux et mystiques depuis la préhistoire, en particulier dans les pratiques chamaniques de l’Asie centrale et de la Sibérie. Cette plante était perçue comme un pont vers le monde spirituel, capable d’induire des états de transe et de favoriser le contact avec les divinités ou les ancêtres. Des vestiges archéologiques confirment l’usage rituel du chanvre dès 2500 ans avant notre ère.
  • Dans l’hindouisme, le bouddhisme et le taoïsme, le cannabis est valorisé comme un support à la méditation et à l’élévation de l’esprit. Qu’il s’agisse du bhang offert à Shiva, de l’encens taoïste ou des pratiques tolérantes du bouddhisme tantrique, la plante est intégrée à des rituels précis et sacralisés. Elle devient alors un véritable véhicule d’introspection et de communion avec le divin.
  • Le rastafarisme illustre la continuité contemporaine de cet usage religieux, avec la ganja élevée au rang de sacrement. Parallèlement, de nouveaux mouvements spirituels réhabilitent le cannabis comme enthéogène, et l’intérêt pour les produits à base de chanvre light traduit une forme de réappropriation culturelle et symbolique, même dans des usages non psychoactifs. Ces pratiques modernes s’inscrivent dans une quête de sens et de spiritualité ancrée dans un héritage millénaire.

Usage religieux du cannabis : FAQ

Le cannabis était-il utilisé dans les civilisations anciennes à des fins religieuses ?

Oui, de nombreuses civilisations anciennes utilisaient le cannabis dans des contextes spirituels et rituels. En Asie centrale, les chamans brûlaient du cannabis pour induire des états de transe. En Chine, des braseros contenant des traces de THC ont été découverts dans des tombes datant de plus de 2500 ans. Ces pratiques montrent que le cannabis était perçu comme un outil de communication avec le monde des esprits. Il était souvent intégré à des rites funéraires, des cérémonies de divination et des rituels de guérison.

Comment le cannabis est-il perçu dans les religions orientales comme l’hindouisme ou le taoïsme ?

Dans l’hindouisme, le cannabis est lié au dieu Shiva et est consommé sous forme de bhang lors de fêtes religieuses. Il est considéré comme sacré et libérateur. Le taoïsme utilisait le cannabis comme encens dans des rituels visant à atteindre l’harmonie intérieure. Certains courants du bouddhisme, notamment tantriques, admettent également son usage spirituel. Le cannabis était donc perçu comme un outil permettant d’atteindre des états méditatifs ou une connexion mystique avec le divin.

Quel rôle joue le cannabis dans le rastafarisme ?

Dans le rastafarisme, la ganja est un véritable sacrement, utilisée pour prier, méditer et se rapprocher de Jah (Dieu). Elle est consommée durant des cérémonies appelées groundation, qui incluent prières, chants et discussions spirituelles. Le cannabis y est perçu comme l’« herbe de la sagesse », symbole de paix, de conscience spirituelle et de résistance contre Babylone, le système oppressif. Il ne s’agit pas d’un usage récréatif, mais d’un acte profondément sacré et ritualisé.